dimanche 17 avril 2016

Plus d'un milliard de personnes dans le monde présente un handicap

Plus d’un milliard de personnes, c’est-à-dire environ 15% de la population mondiale, présentent une forme ou une autre de handicap. Entre 110 et 190 millions de personnes adultes ont des difficultés importantes sur le plan fonctionnel. La fréquence du handicap augmente en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation des maladies chroniques, entre autres causes. Les handicapés ont moins accès aux services de santé et ont donc des besoins en soins de santé qui ne sont pas satisfaits. 




La Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé définit le handicap comme un terme générique pour les déficiences, les limitations de l’activité et restrictions à la participation. Le handicap est l’interaction entre des sujets présentant une affection médicale (paralysie cérébrale, syndrome de Down ou dépression) et des facteurs personnels et environnementaux (par exemple attitudes négatives, moyens de transport et bâtiments publics inaccessibles, et soutiens sociaux limités). On estime que plus d’un milliard de personnes vivent avec une forme ou une autre de handicap. Cela représente environ 15% de la population mondiale. Entre 110 millions (2,2%) et 190 millions (3,8%) de personnes âgées de plus de 15 ans présentent des difficultés fonctionnelles importantes. En outre, la fréquence du handicap est en partie majorée du fait de populations vieillissantes et de l’augmentation des maladies chroniques. Le handicap est extrêmement divers. Si certaines affections associées au handicap entraînent une santé fragile et des besoins de soins de santé importants, d’autres non. Mais tous les handicapés ont les mêmes besoins de soins de santé généraux que tout un chacun, et doivent donc avoir accès aux services de soins de santé courants. L’article 25 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées renforce les droits de ces dernières afin qu’elles atteignent la qualité de soins la plus élevée sans discrimination. Les handicapés indiquent rechercher davantage de soins de santé que les autres et avoir davantage de besoins non satisfaits. Par exemple, une enquête récente portant sur les personnes ayant des troubles mentaux importants a montré qu’entre 35% et 50% d’entre elles dans les pays développés et entre 76% et 85% d’entre elles dans les pays en développement n’ont reçu aucun traitement au cours de l’année précédant l’enquête. La promotion de la santé et les activités de prévention visent rarement les handicapés. Par exemple, les femmes handicapées ont moins de dépistage du cancer du sein et du cancer du col utérin que les autres. Les personnes qui souffrent de déficits intellectuels et de diabète sont moins susceptibles d’être soumises à des vérifications de leur poids. Les adolescents et les adultes handicapés sont davantage susceptibles d’être exclus des programmes d’éducation sexuelle.


Les handicapés sont particulièrement vulnérables aux carences des services de soins de santé. Selon le groupe et l’endroit où elles se trouvent, les personnes handicapées peuvent être plus vulnérables à des affections secondaires, à des comorbidités, aux affections liées à l’âge, à des comportements à risque, et ont des pourcentages de décès prématurés plus élevés. Les affections secondaires se produisent en plus d’un problème de santé existant (et y sont liées) et sont à la fois prévisibles et évitables. On peut citer par exemple les escarres, les infections des voies urinaires, l’ostéoporose et la douleur. La comorbidité fait référence aux affections qui se développent en plus d’une affection primaire associée au handicap (et sans lien avec elle). Par exemple, la prévalence du diabète chez les schizophrènes est d’environ 15%, contre 2% à 3% dans la population générale. Le processus de vieillissement de certains groupes de handicapés commence plus tôt que la normale. Par exemple, certaines personnes qui souffrent d’incapacités du développement montrent des signes de vieillissement prématuré au cours de la quarantaine ou de la cinquantaine. Certaines études ont indiqué que les handicapés ont des taux de comportement à risque plus élevés : tabagisme, mauvaise hygiène alimentaire et inactivité physique.


Taux de décès prématurés plus élevés Les taux de mortalité des handicapés varient en fonction de l’affection. Mais une étude réalisée au Royaume-Uni a permis de constater que les personnes souffrant de troubles mentaux et de déficits intellectuels ont une espérance de vie inférieure. Les handicapés rencontrent toute une série d’obstacles lorsqu’ils essaient d’accéder aux soins de santé, à savoir: Des coûts prohibitifs. L’accessibilité économique des services de santé et celle du transport sont les deux principales raisons qui font que les handicapés ne reçoivent pas les soins de santé nécessaires dans les pays à revenu faible – 32% à 33% des non-handicapés n’ont pas les moyens de s’offrir des soins de santé, contre 51% à 53% des handicapés. Offre limitée des services. Le manque de services appropriés pour les handicapés est un obstacle important aux soins qui les concernent. Par exemple, une recherche menée dans les États de l’Uttar Pradesh et du Tamil Nadu en Inde a permis de constater qu’après le coût, le manque de services dans ces zones était le deuxième obstacle le plus important à l’utilisation des centres de santé. Obstacles physiques. L’inaccessibilité des bâtiments (hôpitaux, centres de santé), du matériel médical, une mauvaise signalisation, l’étroitesse des encadrements de portes, la présence de marches à l’intérieur du bâtiment, des installations sanitaires inadaptées et l’inaccessibilité des parkings créent des obstacles pour se rendre dans les centres de soins de santé. Par exemple, les femmes à mobilité réduite ne sont souvent pas en mesure d’avoir accès au dépistage du cancer du sein et du cancer du col utérin parce que la hauteur des tables d’examen n’est pas adaptable et que le matériel de mammographie n’est prévu que pour les femmes qui peuvent se tenir debout. Centre des médias Centre des médias Informations Événements Aide-mémoire Commentaires Reportages Multimédia Contacts Handicap et santé Aide-mémoire N°352 Décembre 2015


Besoins en soins de santé non satisfaits Les handicapés indiquent rechercher davantage de soins de santé que les autres et avoir davantage de besoins non satisfaits. Par exemple, une enquête récente portant sur les personnes ayant des troubles mentaux importants a montré qu’entre 35% et 50% d’entre elles dans les pays développés et entre 76% et 85% d’entre elles dans les pays en développement n’ont reçu aucun traitement au cours de l’année précédant l’enquête. Les handicapés sont deux fois plus nombreux à signaler qu’ils ont trouvé insuffisantes les compétences des prestataires de soins de santé pour répondre à leurs besoins, quatre fois plus nombreux à signaler avoir été maltraités et presque trois fois plus nombreux à signaler s’être vu refuser des soins.


Les gouvernements peuvent améliorer la situation sanitaire des handicapés en améliorant l’accès à des services de santé de qualité, d’un coût abordable, faisant le meilleur usage possible des ressources disponibles. Comme plusieurs facteurs interagissent pour empêcher l’accès aux soins de santé, des réformes sont nécessaires dans toutes les composantes du système de soins de santé qui interagissent. Évaluer les politiques et services existants, recenser les priorités pour réduire les inégalités de santé et prévoir des améliorations au niveau de l’accès et de l’inclusion. Procéder aux modifications nécessaires pour satisfaire à la Convention des Nations Unies. Fixer des normes de soins de santé pour les soins aux handicapés, assorties de mécanismes de contrôle de leur application. Là où l’assurance-maladie privée domine le financement des soins de santé, veiller à ce que les handicapés soient couverts et envisager des mesures pour rendre les primes abordables. Veiller à ce que les handicapés bénéficient en toute équité des programmes de soins de santé publique. Utiliser des mesures d’incitation financière pour encourager les prestataires de soins de santé à rendre les services accessibles et à fournir des évaluations, un traitement et un suivi complets. Étudier les possibilités de réduire ou d’éliminer les paiements directs pour les handicapés qui n’ont pas d’autre moyen de financer les services de soins de santé. Assurer toute une série de modifications et d’ajustements (raisonnables) pour faciliter l’accès aux services de soins de santé. Par exemple, en modifiant l’aménagement des dispensaires pour que les personnes à mobilité réduite puissent y avoir accès, ou en communiquant des informations sanitaires sous des formes accessibles, par exemple en Braille. Donner aux handicapés les moyens de maximiser leur santé en leur fournissant des informations, une formation et un soutien par des pairs. Promouvoir la réadaptation à assise communautaire pour faciliter l’accès des handicapés aux services existants. Identifier les groupes qui nécessitent d’autres modèles de prestation de services, par exemple des services ciblés ou une coordination des soins pour améliorer l’accès aux soins de santé.


Intégrer un enseignement sur le handicap dans le programme d’études et la formation continue de tous les professionnels de santé. Former des agents communautaires pour qu’ils puissent jouer un rôle dans les services de soins de santé préventifs. Fournir des lignes directrices reposant sur des bases factuelles pour l’évaluation et le traitement. Inclure les handicapés dans la surveillance des soins de santé. Mener davantage de recherche sur les besoins et les résultats sanitaires des handicapés, ainsi que les obstacles auxquels ils se heurtent. Pour pouvoir améliorer l’accès aux services de santé des handicapés, l’OMS: guide et soutient les États Membres afin de mieux les sensibiliser aux problèmes du handicap et agit en faveur de l’inclusion du handicap en tant que composante des politiques et programmes nationaux de santé; facilite la collecte des données et la diffusion des données et informations liées au handicap; développe des outils normatifs, notamment des lignes directrices pour renforcer les soins de santé; renforce les compétences des responsables de l’élaboration des politiques de santé et des prestataires de services; favorise l’extension de la réadaptation à assise communautaire; encourage les stratégies visant à faire en sorte que les handicapés connaissent bien leurs propres affections et à ce que le personnel de soins de santé soutienne et protège les droits et la dignité des handicapés.

Source: OMS

1 commentaire:

  1. Bonne thématique qu'est celui du handicap. Une problématique laissée pour compte alors que nos populations, souvent rurale, manquent de soutien pour des soutiens et rehabilitation primaires.

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